D’où vient le parchemin inédit d’Anne de Bretagne exposé à la bibliothèque de Dinan ?

Propriété de la famille Boüan, ce grand parchemin est le document par lequel Anne de Bretagne a érigé en fief pour Yves Bruslon et ses descendants la seigneurie de la Motte près de Rennes, désormais appelé « La Motte Bruslon ». (Le Télégramme/Valérie Le Moigne)

Le Télégramme, 21 mars 2024 par Valérie Le Moigne

Depuis quelques jours, un document exceptionnel, jamais exposé, est venu s’ajouter aux pièces dédiées à Anne de Bretagne à la bibliothèque de Dinan. Un document qui fait partie des archives d’une famille de Saint-Judoce. Le propriétaire Louis Boüan raconte.

« Anne de Bretagne et Dinan » tel est le titre de l’exposition présentée jusqu’au 27 avril 2024 à la salle Mathurin-Monier de la bibliothèque municipale. À travers 19 dessins illustrant des séquences choisies, on y découvre la vie de la duchesse, de sa naissance à sa mort en passant par son éducation, ses mariages, ses combats politiques et ses venues à Dinan. Cette exposition vient de s’enrichir d’un document exceptionnel : un acte de la fin du XVe siècle, signé par Anne de Bretagne elle-même. Cet acte authentique, prêté pour l’occasion, était conservé depuis plus de 500 ans dans la famille d’un particulier du pays de Dinan. Plus précisément, il s’agit d’une lettre patente par laquelle Anne de Bretagne, duchesse de Bretagne et reine de France, confère un privilège à Yves Bruslon, seigneur de la Motte-Bruslon près de Rennes, pour le remercier de ses services.

« Je suis venu voir l’exposition avec mes petits-enfants, raconte Louis Boüan, et j’ai présenté ce document de notre famille ».

À lire sur le sujet « Anne de Bretagne et Dinan » une exposition à la bibliothèque jusqu’au 27 avril 2024

Conservé depuis cinq générations

En effet, ce document fait partie des archives de la famille Boüan, car cinq générations après celle d’Yves Bruslon, par mariages, cette famille s’est fondue d’abord dans la famille Grignart de Champsavoy en 1715, puis deux générations plus tard, vers 1800, dans la famille Boüan. Aujourd’hui, le manoir de Champsavoy à Saint-Judoce, près de Dinan est habité par la 5e génération des Bouän, dont Louis, qui descendent directement des Grignart de Chamsavoy et des Bruslon.

Bruslon, le précieux ambassadeur de la duchesse

Dans les archives précieusement conservées dans ce manoir, se trouvait ce grand parchemin daté de 1499 par lequel Anne de Bretagne érige en fief au profit d’Yves Bruslon, sa seigneurie de la Motte près de Rennes, un quartier toujours appelé de la Motte-Bruslon. Louis Bouän explique l’origine de ce document inédit « par cet acte, Anne prend ainsi plaisir à récompenser son conseiller des mauvais jours et son ancien ambassadeur ». Yves Bruslon est surtout connu pour avoir été en 1490 l’ambassadeur d’Anne de Bretagne « vers le roy de France et le roy des Romains » et notamment pour avoir négocié son mariage avec Maximilien d’Autriche (mariage annulé ensuite), puis son mariage avec Charles VIII l’année suivante.

Sa calligraphie est exceptionnelle, notamment le grand A d’Anne. « Il exprime la joie et la reconnaissance d’une duchesse de Bretagne » explique Lous Boüan.
Sa calligraphie est exceptionnelle, notamment le grand A d’Anne. « Il exprime la joie et la reconnaissance d’une duchesse de Bretagne » explique Lous Boüan. (Le Télégramme/Valérie Le Moigne)

Joie et reconnaissance

« La joie d’Anne de Bretagne, poursuit l’érudit propriétaire, se manifeste par la grande taille du document, signé d’elle-même, scellé de son grand sceau et contresigné par son chancelier ». Sa calligraphie est exceptionnelle, notamment le grand A d’Anne. Daté de 1499, « Il exprime la joie et la reconnaissance d’une duchesse de Bretagne aux droits en grande partie restaurés, de nouveau reine de France et qui a 22 ans, peut encore croire qu’elle a la vie devant elle », explique Louis Boüan. Elle est morte en 1514.

Brest. Reconstruction de La Boussole : et pourquoi pas La Cordelière ?

Ouest-France, 14 février 2022, par Laura Daniel

La Boussole, frégate sur laquelle a péri l’explorateur La Pérouse, sera bientôt reconstruite à Brest. Mais ce choix et son installation prévue sur la Seine ne convainquent pas Jacques-Yves Le Touze, du Comité Anne de Bretagne. Qui propose une alternative : La Cordelière, dernier fleuron de la flotte bretonne.

La Cordelière a sombré dans le goulet de Brest en 1512 lors d’un combat contre le Regent, un navire anglais. | DR

Un chantier colossal a été annoncé à l’occasion du One Ocean Summit, à Brest. La Boussole, mythique frégate de l’explorateur Jean-François de La Pérouse, va « reprendre vie à Brest ». Une réplique de ce navire ayant fait naufrage en 1788 sera en effet reconstruite dans un chantier naval de Brest. Ce choix ne tient pas de l’évidence, estime pourtant Jacques-Yves Le Touze, coordinateur du Comité Anne de Bretagne. Entretien.

Emmanuel Macron a confirmé lors du One Ocean Summit la construction d’une réplique de La Boussole, le navire de l’explorateur La Pérouse. Qu’est-ce que ça vous inspire ?

La reconstruction de bateaux historiques m’a toujours intéressée. Mais quand je vois que le but est de l’ancrer au pied de la tour Eiffel, je trouve ça curieux, surtout pour un musée de la Marine. C’est toujours la même logique : les gens viennent à Paris, donc il faudrait tout y mettre. Sauf qu’un trois-mâts bloqué sur la Seine, c’est ridicule…

Plus largement, une telle reconstruction demande un effort important, financièrement et humainement. Je n’ai rien contre La Boussole et La Pérouse, mais ce n’est pas un bateau marquant pour notre histoire bretonne. Il y aurait eu des choix plus intéressants.

À quelle alternative pensez-vous ?

La Cordelière, un navire qui a commencé à être construit à la fin du XVe siècle sur ordre de François II, le père d’Anne de Bretagne. C’était juste avant le déclenchement de la guerre d’indépendance [qui aboutira à l’union de la Bretagne et de la France, ndlr]. Il est ensuite devenu le navire amiral de la flotte bretonne. Il faisait une quarantaine de mètres et pouvait accueillir jusqu’à un millier d’hommes.

Il a sombré en 1512 en combattant Le Regent, vaisseau amiral anglais qui se dirigeait vers la pointe Saint-Mathieu. Les deux navires ont coulé et 2 000 personnes sont décédées. Leurs épaves n’ont jamais été retrouvées : des campagnes de recherches sont menées depuis plusieurs années par l’archéologue Michel L’Hour, soutenues par la Région.

Que représenterait sa reconstruction à vos yeux ?

Il s’agit d’une période charnière de l’histoire, quand la Bretagne indépendante devient française. C’est quasiment le dernier symbole de la souveraineté bretonne armée ! La Cordelière a donc une grande importance. Sa reconstruction apporterait une lumière nécessaire sur ce qu’était la Bretagne à l’époque, une histoire que l’on n’enseigne pas.

Reconstruire un bateau historique à Brest, oui mais…..

Le Comité Anne de Bretagne a noté avec intérêt le projet porté par le musée de la marine de construire à Brest une réplique de La Boussole, initiative louable dans son principe bien que le but serait d’ancrer la réplique au pied de la Tour Eiffel à Paris ….

Le combat entre La Cordelière et The Regent

Ceci dit, le Comité Anne de Bretagne souhaite attirer l’attention sur un navire dont la reconstruction pourrait devenir un projet mobilisateur pour Brest et toute la Bretagne, La Cordelière, navire amiral de la flotte bretonne, disparu en 1512 au large de Brest en affrontant The Regent, navire anglais.

Depuis plusieurs années, des recherches archéologiques sous-marines sont d’ailleurs menées dans la région brestoise sous la direction de Michel L’Hour avec l’aide de la Région Bretagne pour tenter de retrouver des traces de ce bateau breton imposant, 40 mètres de long, 12 m de large, près de 200 pièces d’artillerie, un équipage d’un millier d’hommes.

Ce projet intéresserait l’ensemble de la Bretagne et au-delà, y compris, en Angleterre. Une façon originale d’illustrer l’histoire navale bretonne.

Après l’incendie, quel futur pour les vitraux de la Cathédrale de Nantes? Le point de vue de Philippe Le Burgue

Expert en Art auprès de la Cour d’appel de Paris, Philippe Le Burgue donne son point de vue sur le devenir probable des vitraux du 15e siècle, disparus dans l’incendie de la Cathédrale bretonne à Nantes.

Pour mémoire, l’Institut Culturel de Bretagne a lancé un appel aux dons pour obtenir la reconstruction des vitraux .

Livre. Anne de Bretagne, bien plus qu’une duchesse

Claire L’Hoër, historienne, autrice de « Anne de Bretagne »
Photo: Thomas Bregardis / Ouest-France

Ouest-France, 26 juillet 2020

par Didier Gourin

L’historienne Claire L’Hoër raconte la vie quotidienne d’Anne de Bretagne et souligne combien la duchesse qui devint reine de France joua un rôle politique important. Au-delà des images un peu convenues, et des clichés sur la « duchesse en sabots ».

L’historienne Claire L’Hoër évoque le destin et le rôle historique d’Anne de Bretagne, duchesse et reine de France à deux reprises en épousant Charles VIII et Louis XII.

Qu’est ce qui vous a incité à explorer ainsi la vie d’Anne de Bretagne ?

Je donne des conférences sur l’histoire de la Bretagne, et l’une d’elles est consacrée à Anne de Bretagne. Elle rassemble le public le plus nombreux. Le personnage attire, et, à la fin des conférences, on me pose toujours beaucoup de questions sur elle. Cela a suscité chez moi de la curiosité pour aller au-delà du personnage un peu convenu pour savoir qu’elle était la vie, au quotidien, d’une femme à la fin du XVe siècle qui se retrouve dans une situation politique difficile et délicate avec des problèmes de femmes à gérer, comme des maternités. On a beaucoup de documents à son sujet sur ce qu’elle possédait comme objets, ses vêtements. Elle est plus connue que ses deux maris, Charles VIII et Louis XII.

Justement, quelles questions vous pose-t-on à l’issue de vos conférences ?

Par exemple, la comparaison entre ses deux maris, étaient-ce des bons mariages ? On dispose des témoignages d’ambassadeurs étrangers qui observent ces couples. On les voit dans des bals, à la chasse. On me parle aussi de ses costumes et des couleurs de ses vêtements. Elle est souvent vêtue de jaune, qui symbolise l’or, et de rouge lorsque l’on observe tous ses portraits. Ils sont aussi ponctués de noir et de blanc. Elle mixte les couleurs de la Bretagne, et celles du pouvoir.

Au-delà de son rôle politique, pourquoi racontez-vous aussi sa vie quotidienne ?

C’est ce que je souhaitais faire en fonction des différentes étapes de sa vie, et des rôles qu’elle doit endosser, comme héritière, duchesse, et puis comme reine de France à deux reprises pour raconter les devoirs qui lui incombent, comment elle doit s’en sortir au quotidien et les solutions qu’elle trouve.

Vous évoquez ses lectures, sa bibliothèque ?

Elle a laissé des manuscrits exceptionnels qu’elle avait commandés. Parmi ces textes, il y a une vie des femmes illustres. Anne de Bretagne commande un ouvrage qui raconte la vie des femmes dans l’Histoire, comme Jeanne d’Arc. Il y a une volonté politique de mettre en avant le rôle des femmes. Quand elle commande un livre, elle se fait aussi représenter, sous forme de miniature. Elle travaille sa communication, comme on dirait aujourd’hui. Elle fait appel aux meilleurs artistes. Elle a conscience que son image va lui servir. Visiblement, elle aime la fréquentation des livres. Elle est cultivée. Elle sait lire le latin, ce qui lui sert. Elle n’a pas besoin qu’on lui traduise, contrairement à beaucoup de souverains.

C’est une femme politique qui est bien plus que la duchesse de Bretagne ?

C’est une femme politique qui compte en Europe et ne se contente pas de faire de la figuration. Dès qu’elle a un espace pour prendre des décisions, elle le fait, beaucoup plus durant son second mariage que pendant le premier où elle a des ennemis à la cour. Durant ce second mariage, elle est quand même régente de France, ce qui veut dire qu’elle gouverne. C’est une figure politique car elle a des liens directs avec de nombreux souverains européens, comme avec le Pape avec lequel elle échange une correspondance, les souverains espagnols. Dans les grandes cérémonies, elle ne se tient pas en retrait du roi en attendant que les choses se passent. Elle a une politique de fiançailles et de mariages qui est très active. Elle essaie de placer dans les grandes familles européennes des jeunes filles des familles bretonnes. La reine de Hongrie sera une Bretonne.

Comment a pu se traduire cette influence politique ?

Il y a des actions concrètes, car Anne de Bretagne est une femme concrète. Elle exerce le pouvoir sur le terrain. Quand elle se trouve à Lyon parce que son époux Louis XII est parti faire la guerre en Italie, non seulement elle gouverne le royaume de France mais elle regarde si Lyon est bien administrée. Elle se rend compte qu’une partie des impôts qui doivent servir à l’entretien des berges du Rhône et de la Saône est détournée. Elle les fait revenir à leur destination initiale car, pour elle, il est très important que cette ville soit prospère. Pendant le temps des campagnes d’Italie, c’est là qu’est installée la capitale royale. Il faut que le commerce fonctionne et ne pas laisser l’argent s’évaporer. Elle se renseigne, fait enquêter et elle prend des décisions. Elle a un sens des finances. C’est assez rare car peu de souveraines sont alors confrontées à des problèmes financiers. Mais très jeune, il avait fallu qu’elle finance la guerre dans son duché. Elle sait que l’impôt doit être bien utilisé.

Et pourtant, les sentiments à l’égard d’Anne de Bretagne sont mitigés. Pour certains, elle a trahi la Bretagne avec cette union avec la France ?

Pour elle, devenir reine d’un royaume très important en Europe était plus important que de rester duchesse. Néanmoins, elle a mené sa barque du mieux qu’elle a pu dans les circonstances qui lui étaient données. Il ne faut pas lire les choses a posteriori mais essayer de se mettre à sa place, à la fin du XVe siècle, à côté d’elle. Elle est une fille et, en théorie, elle ne peut même pas hériter du duché. C’est un garçon qui doit devenir duc de Bretagne. Elle a 11 ans, et elle est orpheline. À ce moment-là, ce qui aurait été très simple pour elle, c’était de se remettre entre les mains du roi de France. C’était la logique et ce que tout le monde pensait : la fille du duc va être mariée par le roi de France à un souverain quelconque et le roi de France va mettre la main sur la Bretagne. Que décide-t-elle ? Elle continue la guerre que son père a commencée. C’est tout à fait étonnant. Il n’y a pas beaucoup d’exemples dans l’histoire d’une fillette qui a potentiellement une dot énorme et décide de faire la guerre. C’est un personnage courageux, complexe et qui a envie d’en découdre. Durant ces trois années et demie de guerre avec la France, et les Anglais qui sont sur les côtes et mettent la main à la première occasion sur les ports bretons, elle est confrontée au manque d’argent, au ravage de ses terres avec des gens qui vivent dans les bois. Mais elle a un duché et tant qu’elle peut faire rentrer les impôts, avec une administration, pour financer cette guerre, elle peut tenir. Mais combien de temps ? Elle essaie d’être en position de force pour négocier quelque chose qui serait avantageux pour elle et sa Bretagne. Elle mène donc la guerre le plus longtemps possible. Sa première option n’est pas d’épouser le roi de France mais Maximilien, l’empereur d’Autriche, pour prendre la France en tenaille. Il fallait oser.

Et elle se dit qu’il est alors préférable de faire la paix avec le roi de France ?

Dans les deux camps, des conseillers sont favorables à ce mariage avec le roi de France. Pour Anne, l’intérêt est de rétablir la paix dans son duché. Et pour ses finances, elle arrive un peu au bout de ses ressources. Elle a emprunté de très grosses sommes, ses bijoux ont été vendus. La seule manière d’en sortir par le haut, c’est de devenir reine de France.

Grande question, a-t-elle trahi les Bretons en se mariant avec le roi de France ?

Nous, on connaît la suite. Et il faut faire attention. À l’époque, on ne sait pas. La Bretagne, par rapport à la France, c’est un peu comme le Portugal par rapport à l’Espagne, avec une seule frontière terrestre et une grande façade maritime. Le Portugal est resté finalement indépendant. Le pari qu’a fait Anne, c’est celui du deuxième héritier. C’est le deuxième enfant qui doit avoir la couronne de Bretagne. Et son grand drame, c’est de ne jamais avoir donné deux fils à aucun de ses époux. Et s’il y a une erreur de sa part, c’est de ne pas avoir élevé sa fille Claude dans l’idée qu’il fallait que la Bretagne garde son indépendance. Elle n’a pas élevé sa fille comme elle l’avait été. On lui avait bien expliqué qu’il y avait une nation bretonne, une frontière, une souveraineté et une monnaie et une couronne bretonnes. Comment n’a-t-elle jamais expliqué cela à sa fille Claude ? Mais je ne parle pas de trahison. Elle a essayé de reculer autant que possible le rattachement. Si elle avait eu deux fils, ce rattachement n’aurait pas eu lieu. Elle s’est battue avec les armes qu’elle avait dans le contexte qui était le sien. Elle a tenté de reculer le plus possible le moment où la Bretagne serait rattachée à la France.

Et cette guerre doit bien s’arrêter un jour ?

Un pays en état de guerre depuis 30 ou 40 ans n’est plus en état de soutenir quoi que ce soit. La paix apparaît quand même comme un bienfait.

Comment expliquer cette place qui est la sienne dans l’histoire ?

Je pense que, jusqu’au XIXe siècle, elle a été un peu le symbole de la réconciliation, la femme par laquelle la paix est arrivée aussi en France, et pas seulement pour les Bretons. La guerre, c’est un grand malheur qui s’abattait sur le pays. Une femme qui apporte la paix reste dans les esprits. Il y a aussi chez elle une notion de sacrifice. Elle a accepté le mariage avec son ennemi de la veille. Dans l’Histoire, parmi les femmes qui épousent l’homme à qui elles ont fait la guerre, il y a Cléopâtre… C’est assez rare. Elle est restée reine très longtemps en épousant deux rois successifs. C’est assez étonnant. Son règne est long à une époque où l’espérance de vie est assez courte. Elle est la grand-mère et l’arrière-grand-mère d’un grand nombre de souverains. Dans la famille royale, son souvenir a longtemps été conservé.

Claire l’Hoër, Anne de Bretagne, duchesse et reine de France, Fayard, 299 pages, 22 €.

Cathédrale de Nantes : le Comité Anne de Bretagne demande à ce que les vitraux détruits soient refaits à l’identique

Nantes est un point central et incontournable dans l’histoire de la Bretagne et malheureusement, ces dernières années, notre patrimoine y a subi plusieurs déboires importants comme le vol heureusement résolu du reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne et maintenant l’incendie de la cathédrale St Pierre et St Paul avec la destruction notamment de l’orgue de 1621 et des vitraux de 1498.

Ces vitraux que l’on dit offerts par Anne de Bretagne ont subi de nombreux outrages à travers les siècles particulièrement durant la révolution française où la quasi-totalité fut détruite, puis en 1800 lors de l’explosion de la poudrière voisine et enfin lors des bombardements de la seconde guerre mondiale.

Malgré cela, restaient la représentation d’Anne de Bretagne accompagnée de Ste Anne et de Marguerite de Foix, sa mère, accompagnée de Ste Marie-Madeleine. Ces vitraux « survivants » ont désormais disparu dans l’incendie de samedi dernier.

Les portées historiques et symboliques de ces vitraux sont, pour le Comité Anne de Bretagne, fondamentaux et leur destruction ne doit pas signifier leur disparition pure et simple.

Le Comité Anne de Bretagne souhaite instamment que ces vitraux soient refaits à l’identique et retrouvent la place qui était la leur . Ce pourrait d’ailleurs être l’occasion d’étudier la reconstitution complète du vitrail tel qu’il existait au XVIIIe siècle.

Il serait tout à fait incompréhensible alors que l’on parle de refaire à l’identique Notre-Dame de Paris que ce ne soit pas le cas pour la cathédrale St Pierre et St Paul de Nantes, centre spirituel majeur, élément important de l’histoire et du patrimoine de Bretagne.

 

 

Cathédrale de Nantes : l’Institut Culturel de Bretagne appelle aux dons pour sa restauration

La cathédrale St Pierre et St Paul de Nantes vient de subir un nouvel incendie qui a détruit, notamment, l’orgue de 1621 et les vitraux de 1498 .

Ce magnifique édifice gothique, l’une des 9 cathédrales de Bretagne, centre spirituel majeur, est aussi un des hauts lieux de l’histoire de la Bretagne.

C’est sous l’impulsion de Jean V, Duc de Bretagne, que les travaux débutent en 1434 ; c’est aussi l’écrin où l’on peut admirer le magnifique tombeau de François II et Marguerite de Foix, Duc et Duchesse de Bretagne.

Les vitraux détruits avaient été offerts par Anne de Bretagne et représentaient sa mère Marguerite de Foix avec Ste Marie-Madeleine et Anne de Bretagne avec Ste Anne. Ils représentaient un témoignage extraordinaire de la dernière Duchesse souveraine de Bretagne.

L’orgue construit en 1621 par Girardet était un instrument majestueux et l’un des plus beaux de Bretagne.

L’Institut Culturel de Bretagne a décidé de participer à la restauration de la cathédrale de Nantes en lançant une campagne pour recueillir des dons qui seront reversés intégralement à l’organisme en charge des travaux de restauration et ceci plus particulièrement pour les vitraux que l’Institut souhaite voir recréés à l’identique vu leur valeur symbolique et historique.

Les dons peuvent êtres adressés à Institut Culturel de Bretagne, 3 rue de la Loi, 56000 Vannes en précisant « Cathédrale de Nantes » ou être versés directement en ligne sur www.helloasso.com , rubrique Cathédrale de Nantes.

Pour l’Institut Culturel de Bretagne,

le président,

Jacky Flippot

Anne de Bretagne, générale de l’armée bretonne ?

Étrange courrier arrivé cette semaine dans quelques milliers de boites à lettres à travers la Bretagne appelant à la mobilisation générale des volontaires  au sein de l’Armée bretonne au service de la libération de la Bretagne. Courrier qui a attiré l’attention des médias.

Mais il y a un point qui n’a pas été remarqué, c’est la signature de cet appel: « La Générale, A2B » …… A2B comme …. Anne de Bretagne ?

Bizarre, bizarre, n’est-il pas ?

 

Voir l’article du Télégramme sur ce sujet ici.

Une nouvelle biographie d’Anne de Bretagne aux Éditions Gisserot.

Anne de Bretagne, née en 1477 et morte en 1514, est la souveraine certainement la plus célèbre de Bretagne, et sans doute une des plus connues de l’Histoire. Duchesse de Bretagne à titre personnel à l’âge 11 ans et demi, mariée une première fois à moins de 14 ans à Maximilien d’Autriche, roi des Romains, une seconde fois au roi de France, Charles VIII, dix mois plus tard, et une troisième fois à 22 ans au successeur de Charles VIII, Louis XII. Sa vie aurait pu être celle d’une reine vivant dans le luxe, entourée de centaines de serviteurs, remplissant son seul devoir : celui de donner un fils et donc un héritier à son mari et à la Couronne de France. Elle fut mère la première fois à 15 ans et enfanta plus d’une quinzaine de fois. Bien sûr, elle fut sacrée, cas exceptionnel, deux fois reine de France. Avec elle, la Cour de France quitta le Moyen-Age pour la Renaissance. Mais Anne de Bretagne ne fut pas que cela.

Il existe des dizaines de biographies d’Anne de Bretagne. Grâce à la révolution de l’Internet, l’accès à l’information est rapide, vaste et efficace. Il a été possible de vérifier, de corriger, de trouver afin de mieux comprendre qui fut Anne de Bretagne, qui furent les gens qui l’entourèrent, comment se déroulèrent les évènements qui agirent tant sur sa vie. Bien sûr, dès sa naissance, princesse de Bretagne, elle fut un instrument politique : l’épouser signifiait pour l’heureux élu acquérir la riche Bretagne. Les plus puissants de l’époque s’entredéchirèrent autour d’elle. On peut se demander si durant les vingt premières années de sa vie, elle fut maîtresse de son propre destin. A partir de la mort de Charles VIII, même si les obstacles furent très nombreux, elle devint une véritable souveraine ayant un double but : conserver intacte la souveraineté de la Bretagne et faire de ses deux seuls enfants survivants, Claude et Renée, nées difficilement de son union avec Louis XII, les princesses de l’Europe.

Auteur : Frédéric morvan

Éditeur : SA ÉDITIONS JEAN-PAUL GISSEROT Collection / Série : GISSEROT HISTOIRE

192 pages ; 19 x 12,5 cm ; broché          Prix de vente au public (TTC) : 8 €

Vol du reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne : jusqu’à quatre ans de prison ferme pour les voleurs

Franceinfo, 28 mai 2019

Ce joyau d’orfèvrerie, daté du 16e siècle, a été volé en avril 2018 puis récupéré par la police une semaine plus tard.

Le tribunal correctionnel de Nantes a prononcé, lundi 27 mai, des peines allant jusqu’à quatre ans de prison ferme à l’encontre de quatre hommes impliqués dans le vol du reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne. Cet objet funéraire d’orfèvrerie du 16e siècle, a été dérobé dans le musée Dobrée à Nantes (Loire-Atlantique) en avril 2018 puis retrouvé une semaine plus tard.

Les quatre prévenus ont tous été condamnés à de la prison ferme assortie à des amendes, en fonction de leur degré d’implication et de leurs casiers judiciaires.  Deux ont écopé de quatre et trois ans pour « vol d’un bien culturel » et « association de malfaiteurs », le troisième à 30 mois pour « vol aggravé », et le dernier à 18 mois pour « recel de vol aggravé ».

« L’Arsène Lupin de Saint-Nazaire »

Ces peines sont inférieures aux réquisitions du ministère public, qui avait demandé de trois à cinq ans de prison pour les prévenus, réfutant l’amateurisme supposé de cette équipe, dans laquelle seul l’instigateur a reconnu les faits. Lors de l’audience, le cerveau de l’affaire avait pourtant tenté de plaider la totale improvisation de son larcin réalisé avec des comparses qu’il refuse de dénoncer. « Il y avait rien de préparé », « ça s’est fait à la dernière minute », a répété le jeune homme de 23 ans, barbe soignée et cheveux blonds retenus par un chignon.

Cet étudiant en BTS chimie affirme avoir découvert ce joyau d’orfèvrerie en visitant le musée quelques mois plus tôt pour un devoir d’histoire-géographie. « Qu’on soit amateur ou grand bandit, je pense que n’importe qui serait attiré par un objet comme ça », a-t-il affirmé.  C’est « l’Arsène Lupin de Saint-Nazaire, il s’y est cru… Mais ça n’a pas duré longtemps », avait plaidé Denis Lambert, avocat du principal suspect, qui rappelle que les faits se sont déroulés sans arme ni violence.

« Un magot à prendre »

Une version contredite par les déclarations d’un autre prévenu, qui ont été lues à l’audience. « Il a dit qu’il y avait un magot à prendre et qu’il fallait bien travailler le coup », avait avoué ce dernier. Selon l’enquête, l’instigateur a bien préparé le vol, en payant la somme de 1 000 euros à un autre prévenu chargé de faire un repérage vidéo à l’intérieur du musée. Il aurait aussi acheté avec un prête-nom la voiture utilisée le soir des faits et a effectué des recherches sur les plans du musée. La valeur du reliquaire d’Anne de Bretagne est estimée à plus de dix millions d’euros.