Archives pour la catégorie Comité Anne de Bretagne 2014

Brest. Reconstruction de La Boussole : et pourquoi pas La Cordelière ?

Ouest-France, 14 février 2022, par Laura Daniel

La Boussole, frégate sur laquelle a péri l’explorateur La Pérouse, sera bientôt reconstruite à Brest. Mais ce choix et son installation prévue sur la Seine ne convainquent pas Jacques-Yves Le Touze, du Comité Anne de Bretagne. Qui propose une alternative : La Cordelière, dernier fleuron de la flotte bretonne.

La Cordelière a sombré dans le goulet de Brest en 1512 lors d’un combat contre le Regent, un navire anglais. | DR

Un chantier colossal a été annoncé à l’occasion du One Ocean Summit, à Brest. La Boussole, mythique frégate de l’explorateur Jean-François de La Pérouse, va « reprendre vie à Brest ». Une réplique de ce navire ayant fait naufrage en 1788 sera en effet reconstruite dans un chantier naval de Brest. Ce choix ne tient pas de l’évidence, estime pourtant Jacques-Yves Le Touze, coordinateur du Comité Anne de Bretagne. Entretien.

Emmanuel Macron a confirmé lors du One Ocean Summit la construction d’une réplique de La Boussole, le navire de l’explorateur La Pérouse. Qu’est-ce que ça vous inspire ?

La reconstruction de bateaux historiques m’a toujours intéressée. Mais quand je vois que le but est de l’ancrer au pied de la tour Eiffel, je trouve ça curieux, surtout pour un musée de la Marine. C’est toujours la même logique : les gens viennent à Paris, donc il faudrait tout y mettre. Sauf qu’un trois-mâts bloqué sur la Seine, c’est ridicule…

Plus largement, une telle reconstruction demande un effort important, financièrement et humainement. Je n’ai rien contre La Boussole et La Pérouse, mais ce n’est pas un bateau marquant pour notre histoire bretonne. Il y aurait eu des choix plus intéressants.

À quelle alternative pensez-vous ?

La Cordelière, un navire qui a commencé à être construit à la fin du XVe siècle sur ordre de François II, le père d’Anne de Bretagne. C’était juste avant le déclenchement de la guerre d’indépendance [qui aboutira à l’union de la Bretagne et de la France, ndlr]. Il est ensuite devenu le navire amiral de la flotte bretonne. Il faisait une quarantaine de mètres et pouvait accueillir jusqu’à un millier d’hommes.

Il a sombré en 1512 en combattant Le Regent, vaisseau amiral anglais qui se dirigeait vers la pointe Saint-Mathieu. Les deux navires ont coulé et 2 000 personnes sont décédées. Leurs épaves n’ont jamais été retrouvées : des campagnes de recherches sont menées depuis plusieurs années par l’archéologue Michel L’Hour, soutenues par la Région.

Que représenterait sa reconstruction à vos yeux ?

Il s’agit d’une période charnière de l’histoire, quand la Bretagne indépendante devient française. C’est quasiment le dernier symbole de la souveraineté bretonne armée ! La Cordelière a donc une grande importance. Sa reconstruction apporterait une lumière nécessaire sur ce qu’était la Bretagne à l’époque, une histoire que l’on n’enseigne pas.

Reconstruire un bateau historique à Brest, oui mais…..

Le Comité Anne de Bretagne a noté avec intérêt le projet porté par le musée de la marine de construire à Brest une réplique de La Boussole, initiative louable dans son principe bien que le but serait d’ancrer la réplique au pied de la Tour Eiffel à Paris ….

Le combat entre La Cordelière et The Regent

Ceci dit, le Comité Anne de Bretagne souhaite attirer l’attention sur un navire dont la reconstruction pourrait devenir un projet mobilisateur pour Brest et toute la Bretagne, La Cordelière, navire amiral de la flotte bretonne, disparu en 1512 au large de Brest en affrontant The Regent, navire anglais.

Depuis plusieurs années, des recherches archéologiques sous-marines sont d’ailleurs menées dans la région brestoise sous la direction de Michel L’Hour avec l’aide de la Région Bretagne pour tenter de retrouver des traces de ce bateau breton imposant, 40 mètres de long, 12 m de large, près de 200 pièces d’artillerie, un équipage d’un millier d’hommes.

Ce projet intéresserait l’ensemble de la Bretagne et au-delà, y compris, en Angleterre. Une façon originale d’illustrer l’histoire navale bretonne.

Cathédrale de Nantes : le Comité Anne de Bretagne demande à ce que les vitraux détruits soient refaits à l’identique

Nantes est un point central et incontournable dans l’histoire de la Bretagne et malheureusement, ces dernières années, notre patrimoine y a subi plusieurs déboires importants comme le vol heureusement résolu du reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne et maintenant l’incendie de la cathédrale St Pierre et St Paul avec la destruction notamment de l’orgue de 1621 et des vitraux de 1498.

Ces vitraux que l’on dit offerts par Anne de Bretagne ont subi de nombreux outrages à travers les siècles particulièrement durant la révolution française où la quasi-totalité fut détruite, puis en 1800 lors de l’explosion de la poudrière voisine et enfin lors des bombardements de la seconde guerre mondiale.

Malgré cela, restaient la représentation d’Anne de Bretagne accompagnée de Ste Anne et de Marguerite de Foix, sa mère, accompagnée de Ste Marie-Madeleine. Ces vitraux « survivants » ont désormais disparu dans l’incendie de samedi dernier.

Les portées historiques et symboliques de ces vitraux sont, pour le Comité Anne de Bretagne, fondamentaux et leur destruction ne doit pas signifier leur disparition pure et simple.

Le Comité Anne de Bretagne souhaite instamment que ces vitraux soient refaits à l’identique et retrouvent la place qui était la leur . Ce pourrait d’ailleurs être l’occasion d’étudier la reconstitution complète du vitrail tel qu’il existait au XVIIIe siècle.

Il serait tout à fait incompréhensible alors que l’on parle de refaire à l’identique Notre-Dame de Paris que ce ne soit pas le cas pour la cathédrale St Pierre et St Paul de Nantes, centre spirituel majeur, élément important de l’histoire et du patrimoine de Bretagne.

 

 

Présumés voleurs du Reliquaire du cœur de Anne de Bretagne : jusque 5 ans requis

ABP, 27 mai 2019

par Didier Lefebvre

Dans une ambiance parfois tendue s’est déroulé le procès des présumés voleurs du Reliquaire du cœur de la duchesse.

La procureure a requis entre 3 ans et 6 mois et 5 ans de prison ferme, et jusque 10.000 euros d’amende.

Drôle de procès, où l’on sentait un j’m’en foutisme, voire une arrogance chez les prévenus, une présidente qui gardait son calme, mais ne dissimulait pas son agacement.

Un des prévenus reconnaît les faits, mais donne comme complices trois mystérieux gitans, cherchant à disculper ses trois amis embarqués avec lui dans cette galère. Bizarre, comme défense.

La procureure, en décortiquant les faits, montre bien que ses trois complices, ils sont là. Dans le box des accusés. Trop de preuves, trop de coïncidences.

L’acte était-il prémédité de longue date ? Ou est-ce sur un coup de tête et une série d’improvisations dignes des Pieds Nickelés ? La décision du Tribunal a été mise en délibéré.

Le Reliquaire a été retrouvé près de la plage de Saint-Marc (Saint-Nazaire), seule la couronne a été un peu abîmée et a été restaurée. Ce sont les caméras de surveillance qui ont fait remonter les enquêteurs jusque Yann, après un rocambolesque achat de la voiture qui servit au méfait, avant d’être brûlée près de Pontchâteau.

L’Histoire de Anne de Bretagne enseignée en BTS chimie ?

C’est l’histoire de jeunes du quartier de la Chesnaie à Saint-Nazaire, plus souvent en prison ou à fumer du cannabis la nuit tombée. L’un deux, Yann a l’idée – mais quand ? – de voler des pièces du musée Dobrée, suite à une visite afin de « préparer un devoir d’histoire-géo sur Anne de Bretagne » (il est en BTS chimie !). Plusieurs mois plus tard, il paye 1000 euros un de ses acolytes pour faire des reconnaissances dans ce musée afin de préparer un nouveau devoir cette fois sur les objets du temps de la duchesse. C’est touchant de voir comme les jeunes prennent à cœur leurs études, et aussi de savoir que l’Histoire de Bretagne est enseignée même dans des enseignements de chimie.

La suite, les enchaînements sont si burlesques qu’ils feraient sourire, si ce n’était la mise en danger du Reliquaire, d’une Cadière, et d’autres pièces.

Un avocat de la défense souligne alors la légèreté du système de sécurité de Dobrée, et la présidente s’est également étonnée du comportement de la société de protection Véritas.

L’avocat du CD 44 réécrit l’Histoire de la Bretagne

Dans sa plaidoirie où il demande environ 100,000 euros de dommages pour son client le CD44, cet avocat a osé réécrire l’Histoire. Je cite «  Le but du Conseil départemental 44 est la valorisation de notre patrimoine ligérien ». Oups, on s’étrangle, mais ce n’est rien par rapport à la phrase suivante : « Ce patrimoine, [parlant du Reliquaire et de la Cadière, ndla] qui appartient à notre Histoire ligérienne ». Bon, on sort deux minutes, besoin de reposer nos oreilles.

La procureure a, elle, rappelé que la duchesse avait choisi d’offrir son cœur à Nantes, afin qu’il reposât près de ses parents, alors que le reste de son corps était destiné à aller en la cathédrale-basilique de Saint-Denis, comme la majorité des reines et rois de France.

Elle demande 5 ans, plus une amende de 10.000 euros à Yann, les peines de ses présumés complices s’échelonnant de 3 ans et 6 mois à 5 ans. Elle rappelle que, selon la loi, elle pouvait requérir jusque 10 année, et… 5 millions d’euros (50 % de la valeur de l’objet dérobé). Elle demande aussi la confiscation des scellés, à savoir entre autres le stock d’armes trouvés chez le principal prévenu.

Nous tiendrons informés les lecteurs d’ABP du délibéré, à une date que nous ne connaissons pas à cette heure.

Peu de militants bretons dans la salle

Une vingtaine de spectateurs dans la salle, et seulement deux militants bretons étaient présents. Ces derniers sont des membres du comité_Anne de Bretagne. Nous aurions pu penser qu’après l’émoi suscité voici un peu plus d’un an, nombre de militants bretons se seraient intéressés à ce procès. Il n’en est rien, on ne peut que le regretter.

 

Fêtes historiques de Vannes et Histoire de Bretagne, les précisions du Comité Anne de Bretagne

Ci-dessous le commentaire du Comité Anne de Bretagne adressé au Télégramme après l’annonce du thème des prochaines Fêtes Historiques de Vannes.

Les célèbres Fêtes historiques de Vannes viennent de dévoiler le thème de leur prochaine édition en juillet 2019 : “Les Etats Généraux de Bretagne réunis à Vannes en 1491”, thème des plus intéressants.

Votre article ( voir ici ) indique que la convocation de ces “Etats Généraux” suivait la signature d’un “traité de paix” entre le roi français Charles VIII et Anne de Bretagne.

Il nous semble nécessaire de rappeler quelques faits pour remettre les choses en perspective.

Tout d’abord, il nous faut indiquer que le terme “Etats Généraux de Bretagne” est impropre et ne correspond à rien car il faut utiliser uniquement “Etats de Bretagne”, sorte d’Assemblée parlementaire bretonne qui s’est constituée depuis le XIIIè siècle, compétente en matière fiscale, militaire et internationale, notamment.

Anne est couronnée Duchesse souveraine de Bretagne en la Cathédrale de Rennes en décembre 1490; à la suite, Anne épouse par procuration Maximilien d’Autriche, Roi des Romains (et futur souverain du Saint Empire Germanique) et devient ainsi Reine. Les troupes françaises entrent à nouveau en Bretagne et s’emparent de différentes places-fortes. Malgré l’arrivée de renforts anglais et castillans, l’armée bretonne et Anne doivent s’enfermer dans Rennes, bientôt assiégée par les troupes françaises au printemps 1491.

Après deux mois de siège et sans espoir de recevoir l’aide prévue d’Angleterre prise elle-même dans les soubresauts de la fin de la guerre des 2 Roses, Rennes se rend au roi français Charles VIII qui y fait son entrée le 15 novembre 1491. Anne de Bretagne est emmenée au château de Langeais pour être mariée de force à Charles VIII malgré le fait qu’Anne ait été mariée et Charles VIII fiancé avec Marguerite de Bourgogne.. La plupart des chancelleries à travers l’Europe ont considéré cet évènement comme un véritable enlèvement. Parallèlement, Charles VIII convoque les États de Bretagne le 8 novembre pour réclamer de l’argent.

La fin de cette guerre d’invasion est marquée par la signature du Traité de Rennes (pour mémoire, il y eut alors près de 50 000 soldats français en Bretagne, ce qui est énorme pour l’époque); la Bretagne est considérée comme conquise, Anne de Bretagne désormais mariée à Charles VIII a interdiction de porter le titre de Duchesse de Bretagne, les institutions bretonnes tant civiles que militaires sont soit supprimées soit mises au pas.

Il ne s’agit donc pas d’un “traité de paix” mais d’une véritable reddition de la Bretagne sous menace militaire. Il faudra attendre la mort du roi français Charles VIII en 1498 pour que Anne de Bretagne rétablisse la souveraineté et les institutions de la Bretagne et reprenne son titre de Duchesse souveraine.

 La convocation des États de Bretagne fin 1491 doit donc être replacée dans ce contexte et être comprise comme la fin des droits et de la souveraineté de la Bretagne. En faire une simple affaire festive serait d’évidence une erreur historique et la moindre des choses serait de rappeler les principaux évènements qui ont conduit cette réunion à Vannes fin 1491.

 

Le Comité Anne de Bretagne est à la disposition des Fêtes historiques de Vannes pour toute initiative qui permettrait de mettre en valeur l’histoire de cette période  particulièrement importante.

 Pour le Comité Anne de Bretagne,

Jacques-Yves Le Touze

co-ordonnateur

PS: pour mémoire, le Comité Anne de Bretagne, composée de 27 associations, a promu et coordonné une centaine d’évènements à travers les 5 départements bretons en 2014 à l’occasion des 500 ans de la disparition d’Anne de Bretagne

Réunification de la Bretagne: pour la consultation des habitants de Loire-Atlantique

Le Comité Anne de Bretagne félicite Bretagne Réunie pour la collecte des 100 000 signatures demandant l’organisation d’une consultation des habitants de Loire-Atlantique pour une éventuelle réunification de la Bretagne.
Alors que la démocratie connait de graves soubresauts dans ce pays, il serait désormais impensable que le Conseil départemental réponde à cette forte mobilisation par un simple vote en interne: il est de fait urgent que la parole soit donnée à l’ensemble des citoyens de Loire-Atlantique pour qu’ils puissent décider en toute connaissance de cause de leur futur au sein d’une Bretagne réunifiée ou non.
Ce débat traine depuis des décennies sans que les élus n’aient été jusqu’à présent capables de le résoudre. La demande d’une consultation est là, clairement soutenue par plus de 10% du corps électoral (ce qui ferait l’équivalent de 5 000 000 de personnes au niveau français !) , il serait inacceptable que le Conseil départemental de Loire-Atlantique contourne la question en l’enterrant par un vote restreint aux seuls conseillers départementaux.
Le Comité Anne de Bretagne et ses 27 associations membres appellent le Conseil départemental à mettre en place rapidement  cette consultation référendaire. C’est la démocratie qui le demande.
Comité Anne de Bretagne

Réunification de la Bretagne: non, Mme Morançais, le débat n’est pas clos !

Communiqué Comité Anne de Bretagne

François de Rugy, président de l’Assemblée nationale, député de Nantes, vient d’affirmer récemment que la réunification devait se faire au plus vite, évidence partagée par nombre d’habitants de Loire-Atlantique et du reste de la Bretagne. Ce à quoi répond Mme Morançais, présidente de la région administrative “pays de Loire” que “la région a toujours eu à cœur de défendre l’identité de ses territoires…” “des Marches de Bretagne jusqu’à la vallée de la Loire” ……

Pour en rester aux domaines de l’histoire et du patrimoine qui sont la raison d’être du Comité Anne de Bretagne, nous souhaitons apporter les précisions suivantes :

– les Marches de Bretagne marquent la frontière historique de la Bretagne grosso-modo de Saint-Malo à Clisson en passant par Fougères ou encore Ancenis, la Loire-atlantique est donc bien en Bretagne

– contrairement à ce que dit Mme Morançais, la région administrative ne favorise en rien le développement harmonieux de la culture et de l’identité bretonnes des habitants de Loire-Atlantique: pire par sa communication et ses actions, cette région tente de gommer la dimension bretonne de ce département en faisant disparaitre le nom même de la Bretagne, en utilisant systématiquement l’adjectif “ligérien” à la place de “breton” dans ses politiques en Loire-Atlantique, en promouvant dans les lycées une délirante “histoire des pays de Loire” là où les lycéens devraient apprendre l’histoire de la Bretagne. Pour tout un chacun, il est clair que l’action de cette région factice a pour but en Loire-Atlantique de construire une “identité ligérienne” en gommant toute référence à la Bretagne. Ce qui est un véritable non-sens et un vrai scandale démocratique. Sans oublier la langue bretonne qui du fait de cette partition, subit une véritable discrimination en Loire-Atlantique par rapport au reste de la Bretagne.

Alors non, Mme Morançais, le débat n’est pas clos bien au contraire et il trouvera sa conclusion dans la réunification de la Bretagne que nous souhaitons la plus  rapide possible à l’instar de François de Rugy. C’est une question de démocratie, c’est une question de respect des de l’identité et de la culture des habitants de Loire-Atlantique.

Personne ici n’a demandé de faire partie des pays de Loire (et d’ailleurs on ne le leur a jamais demandé …. ) alors que nombreux sont ceux qui souhaitent  ardemment la réunification de la Bretagne.

Peu d’espoir de retrouver intact le cœur reliquaire d’Anne de Bretagne

France Bleu Bretagne, 18 avril 2018

Selon nos informations, après le vol du cœur reliquaire d’Anne de Bretagne dans la nuit du 13 au 14 avril au musée Dobrée, la police judiciaire de Nantes a peu d’espoir de retrouver intact l’écrin en or. Il aurait été dérobé pour être fondu.

Le reliquaire d'Anne de Bretagne, en 2014

Selon les informations de France Bleu Loire Océan, la police judiciaire est « inquiète » sur le devenir du cœur reliquaire d’Anne de Bretagne, de la statuette hindoue dorée et des dizaines de pièces d’or dérobés dans la nuit de vendredi 13 à samedi 14 avril au musée Dobrée de Nantes.

En effet, au vu du mode opératoire, tout porte à croire que l’objectif des voleurs était de « fondre cet or pour en faire des lingots ». L’hypothèse d’un collectionneur qui aurait « commandé » ce vol aurait donc du plomb dans l’aile. Selon les premiers éléments de l’enquête confiée à l’antenne nantaise de la PJ et à l’office central de lutte contre le trafic de biens culturels, le cambriolage « porte très probablement la signature de personnes issues de la communauté des gens du voyage » : selon nos informations, les vitrines où se trouvaient ces objets ont été détruites « à coups de masse », ce qui est un procédé caractéristique.

Les quatre cambrioleurs se seraient laissés enfermer dans le musée vendredi soir

Plus précisément, d’après nos informations, les cambrioleurs étaient au nombre de quatre, comme le montre clairement une vidéo tournée par une caméra de surveillance installée au musée Dobrée, mais ces individus sont difficilement reconnaissables notamment parce qu’« ils portaient un casque » cette nuit-là.

L’alarme s’est déclenchée à 3h30 samedi matin, mais l’agent de sécurité arrivé sur place n’a alors pas constaté d’anomalie ou de trace visible de casse. Et ce n’est que vers 11h30 qu’un agent du Département a découvert le « désastre » : selon une source proche de l’enquête, les quatre cambrioleurs ne seraient pas entrés par effraction dans le musée, mais « se seraient laissés enfermer » vendredi soir au moment de la fermeture et auraient attendu le moment le plus propice et le plus calme pour agir.

Ce cambriolage a suscité une grande émotion à Nantes et en Bretagne, ainsi que l’indignation du président du conseil départemental, propriétaire du musée Dobrée. Aussitôt après, le comité Anne de Bretagne s’est proposé comme « médiateur confidentiel » entre les voleurs et le propriétaire du cœur reliquaire d’Anne de Bretagne, objet d’orfèvrerie d’une valeur inestimable, datant de la mort de la duchesse Anne en 1514 et conservé au musée Dobrée depuis 1886.

Mais à ce jour, le comité Anne de Bretagne, qui propose de le joindre via une adresse mail, explique n’avoir reçu « aucune information », aucun contact, permettant de retrouver l’écrin précieux dans l’état dans lequel il était conservé. Contactée par France Bleu Loire Océan, la police judiciaire de Nantes se refuse à tout commentaire sur cette enquête en cours.

Antoine Denéchère

 

Reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne : ils veulent faire les médiateurs avec le voleur

© Frédéric Girou / Ouest-France

© Frédéric Girou / Ouest-France

Note du Comité Anne de Bretagne. Vous trouverez ci-dessous les articles parus sur les sites de France 3 Bretagne et France 3 Pays de Loire. La comparaison est assez sidérante sur le ton et le contenu ….. Encore un effet de la partition du territoire breton.

France 3 Bretagne, 15 avril 2018

Le collectif « Anne de Bretagne 2014 » lance un appel aux voleurs du reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne. Il se propose de jouer l’intermédiaire avec le voleur.

« Il y a une chance sur 100 pour que ça aboutisse, mais il faut la tenter. » Jacques-Yves Le Touze, coordonnateur du collectif « Anne de Bretagne 2014 » est déterminé et ne souhaite rien lâcher. Après le vol de ce « symbole exceptionnel du patrimoine breton et français« , dans la nuit de vendredi à samedi, il souhaite passer à l’action.

Pour cela, il propose de jouer l’intermédiaire avec le voleur. « Le contact peut se faire par l’adresse e-mail annedebretagne2014@free.fr« , affirme-t-il. Cela lui permettra de rentrer en contact de manière confidentielle avec les auteurs du vol. « Nous voulons lancer un dialogue pour qu’il y ait une porte de sortie acceptable pour tout le monde. »

« Notre priorité est de les dissuader à fondre le reliquaire« , martèle-t-il. S’il y a une demande d’argent, « nous la transmettrons au département de Loire-Atlantique« , affirme M. Le Touze.

Le collectif, créé en 2012 en vue du 500e anniversaire d’Anne de Bretagne, regroupe une cinquantaine d’associations. Il a notamment œuvré pour la promotion de ce reliquaire lorsqu’il a été présenté au musée de Bretagne à Rennes.

Baptiste Galmiche

© PHOTOPQR/OUEST FRANCE

© PHOTOPQR/OUEST FRANCE

France 3 Pays de Loire, 15 avril 2018

Cœur d’Anne de Bretagne dérobé : une association propose une négociation confidentielle aux voleurs

Ils ont à cœur le personnage de la Reine de France mais elle n’en a plus… Dans un communiqué, un collectif propose d’entrer en contact avec les malfaiteurs, par mail, pour organiser une restitution confidentielle du reliquaire dérobé.

Dérobée dans la nuit de vendredi à samedi avec deux autres pièces du Musée Dobrée, cette pièce d’orfèvrerie est un trésor nantais qui risquerait d’être fondu. Impossible de passer inaperçue sur les réseaux de reventes… La seule option pour les voleurs, selon le conseil départemental, serait de récupérer son or.

Cette association, unie en 2014 pour les 500 ans de la mort de la Reine de France, tente d’établir un dialogue et de mettre en confiance les cambrioleurs, pour le moment encore inconnus. Pour cela, une adresse mail : annedebretagne2014@free.fr et la promesse de l’anonymat.

Collectif regroupant plusieurs associations bretonnantes, il répertorie sur son site tous les articles de presse mentionnant la Duchesse de Bretagne. le Comité Anne de Bretagne promeut aussi l’unification des « cinq départements bretons », dont la Loire-Atlantique ferait partie. La duchesse est en effet le symbole contre « la partition de ce territoire », un argument qu’ils utilisent d’ailleurs dans leur communiqué.

Reliquaire d’Anne de Bretagne. Une médiation pour la restitution

Le reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne.

Le reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne. | Archives Ouest-France

Ouest-France Nantes, 15 avril 2018

Profondément choqué par le vol du reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne, le comité Anne de Bretagne se propose comme médiateur confidentiel entre le propriétaire et les voleurs. Objectif : récupérer l’œuvre d’art, s’il es0t encore temps.

Si d’aventure les voleurs du reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne sont plutôt des ravisseurs, prêts à négocier la restitution du butin, l’idée du comité Anne de Bretagne pourrait tomber juste. Ce collectif d’associations (qui a assuré l’organisation d’une centaine événements au cours de l’année 2014 pour les 500 ans de la disparition de la dernière duchesse de Bretagne) a été catastrophé, samedi 14 avril, en apprenant la nouvelle de la disparition de ce symbole patrimonial.

Il vient donc de mettre à disposition son adresse mail, annedebretagne2014@free.fr, à destination des voleurs.  « Encore faut-il que ces gens veuillent monnayer ce qu’ils ont volé,  soupire le coordonnateur, Jacques-Yves Le Touze. Mais nous avons pensé qu’il fallait ouvrir cette possibilité, tout tenter. On veut bien jouer les intermédiaires entre eux et le propriétaire pour éviter que ça finisse mal. » Et que l’écrin d’or, qui date de 1514, ne termine en vulgaire lingot.

Ce  « véritable trésor national va sans doute disparaître à tout jamais » , s’alarme le comité.  « À moins qu’un appel public en direction des voleurs ne soit lancé, pour qu’ils le rendent » . Aussitôt dit, aussitôt fait.

Agnès Clermont