
L’été prochain une nouvelle campagne va être lancée, au large de Brest, pour retrouver l’épave coulée en 1512. Michel L’Hour, patron de l’archéologie sous-marine, dévoile le projet. | Ouest-France
Ouest-France, le 21 octobre 2017
L’été prochain une nouvelle campagne va être lancée, au large de Brest, pour retrouver l’épave coulée en 1512. Michel L’Hour, patron de l’archéologie sous-marine, dévoile le projet.
Comment est intervenu le naufrage de Marie-la-Cordelière ?
Ce bateau s’est perdu en mer, en 1512, devant Brest, entre la pointe Saint-Mathieu et le fort du Bertheaume. À bord, ce jour-là, une réception est organisée quand une escadre anglaise de 40 bateaux se présente devant Brest. La Cordelière, le navire référent de la Duchesse Anne, alors reine de France, se porte en avant pour ralentir l’attaque et permettre aux gens de fuir. Le commandant, Hervé de Portzmoguer (francisé en Primauguet), prend à l’abordage le plus gros navire anglais, le Regent. Ils se retrouvent littéralement ficelés l’un à l’autre. Au cours du combat, La Cordelière prend feu. Les deux bateaux explosent. Sont alors perdus par le fond ces deux bateaux géants et pas loin de 2 000 hommes.
Quelle est l’importance historique de ces épaves ?
On estime à 400 les pièces d’artillerie que transportaient les bateaux. Potentiellement, comme 2 000 hommes ont péri, il y a des milliers d’objets, personnels notamment. Tout ça est quelque part sous les flots. Nous sommes nombreux à rêver de ces bateaux. Ce site est une encyclopédie de l’histoire maritime et sociale de l’époque.
Comment vont s’organiser les recherches ?
La recherche documentaire a déjà commencé. Les archives vont déterminer une zone de haute probabilité du naufrage. Des recherches ont été menées, à la fin des années 1990, par Max Guérout. Nous, nous voulons repartir de zéro. Je suis convaincu que le site a été vu par des plongeurs ou découvert de manière fortuite par des pêcheurs, qui n’ont pas nécessairement su ce qu’ils avaient sous les yeux. Ces informations nous intéressent. Dès l’été prochain, nous allons programmer une campagne de recherche avec l’André Malraux, le bateau du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) que je dirige.
Quelles sont les raisons d’espérer ?
Nous avons des moyens techniques importants. Le Drassm est le service référent dans le monde pour la recherche sous-marine. Surtout, ce projet est transversal. Nous avons réuni une « dream team » : le Drassm, mais également l’Université de Bretagne Sud pour les recherches historiques, Ifremer, L’Ensta de Brest, l’Irmm de Montpelier… La Région, également, nous soutient. Les épaves ne nous échapperont pas toujours car elles sont là. Demain ou dans un siècle, quelqu’un les trouvera.
Et si vous touchez au but ?
Les épaves sont de formidables machines à rêver. Le retentissement sera mondial. Le site cristallisera les regards de la recherche internationale. Si on trouve le Regent, je vous garantis la première page du Times ! Si on retrouve La Cordelière, on fera rêver des générations de gens.
Merciiiii de la veille Anne de Bretagne !
Max Guérout avait fait un livre sur ses recherches et sur le fameux combat. Recherches arrêtées par manque d’argent Je suis enchantée qu’elles reprennent et pile l’année du 540e anniversaire de sa naissance, avec de nouveaux moyens. Je croise les doigts pour qu’elles aboutissent.
Ma nouvelle notice est faite.
*Qu’en est-il des projets de la statue de Freour par Henriot et de la tapisserie par le brodeur Le Minor** de Pont-l’Abbé ?*
Du coup j’ai trouvé une vidéo, nouvellement mise en ligne, d’une pièce créée et donnée dans les environs du combat en été 2012 pour les 500 ans de la mort de Portzmoguer https://www.youtube.com/watch?v=guXa3_iohY8
A galon Maryvonne
Merci pour votre commentaire.
Concernant le projet Henriot, il semble abandonné et pour celui de Gildas Le Minor, il se donne plus de temps que prévu à l’origine.