Bretagne Actuelle, 15 mai 2016
par Marie Le Blé

Même s’il croise les doigts, Simon Frisch compositeur de cette fable musicale dédiée à la reine des Bretons s’est dit prêt et heureux après les répétitions.
Anne de Bretagne fait son apparition à New York mardi 17 mai sous la forme d’une « fable musicale » d’une heure et demie composée par Simon Frisch. Le lieu, Holy Trinity Lutheran Church, tout spécialement choisi pour le personnage de légende situé à deux pas de l’imposant Lincoln Center.
Vous souvenez-vous de Simon Frisch, ce jeune breton new yorkais dont le grand-père, Brieuc Bouché, avait émigré aux Etats-Unis dans les années 20 pour devenir charpentier. Nous vous avions relaté en février dernier son histoire.
L’amour inconditionnel de son grand-père, ce jeune prodige fraîchement sorti de Juilliard, l’un des plus grands conservatoires aux Etats-Unis, décidait un jour de le mettre en musique. C’est à Dinard sur la terre sacrée de son ancêtre que naissait il y a trois ans le Festival Daniou joyeux mélange de baroque et de moderne déjà largement salué de chapelles en château et autres petites salles de concert de la région.
Mais comme dit l’adage populaire, « après Ouessant, c’est l’Amérique »… C’est de l’autre côté de l’Atlantique que le petit-fils d’émigré a voulu aussi faire honneur à la Bretagne de son aïeul. Et comment… Le jeune Simon a été tout simplement été désigné pour ouvrir la désormais célèbre Fête de la Bretagne à New York ce mardi 17 mai.
« J’ai été enchanté lorsque les organisateurs de BZH New York m’ont proposé de lancer les festivités », relate Simon.
Il n’en fallait pas moins au compositeur de vingt-cinq ans pour mettre les petits plats dans les grands. Un galop d’essai déjà très remarqué en janvier avait permis aux New Yorkais de découvrir ébaubis la Bretagne de Simon à travers l’un des personnages les plus marquants de son histoire : l’illustre Anne de Bretagne.
C’est en grandes pompes que la Reine des Bretons fera son apparition mardi soir 17 mai sous la forme d’une « fable musicale » d’une heure et demie composée par Simon lui-même. Le lieu, Holy Trinity Lutheran Church, tout spécialement choisi pour le personnage de légende situé à deux pas de l’imposant Lincoln Center. » L’église, de ses mariages jusqu’à sa mort, a toujours représenté un lieu très important pour Anne de Bretagne, relate le jeune Frisch. Pour mémoire, ses funérailles ont duré quarante jours. C’est ce qui a d’ailleurs rendu son personnage si important. »
Les répétitions ont démarré lundi dernier et devraient encore se poursuivre en ce début de semaine. En chef d’orchestre et maître de cérémonie de plus en plus aiguisé, le jeune breton-américain se dit prêt même si le trac fera partie des invités.
Onze musiciens, des copains tous quasiment issus de Juilliard School, accompagnés de quatre chanteurs lyriques, revisiteront la vie de celle qui aura défendu jusqu’à dernier souffle en 1514 son duché face au Royaume de France et ce, avant le rattachement de la Bretagne à la France en 1532.
« Une première », atteste le compositeur qui a prévu de faire résonner des instruments baroques sur des notes de « musique ancienne expérimentale ». Frissons garantis.
Un dulcian, de la famille du basson et cousin de la bombarde sera de la partie, « pour donner, assure le musicien, une petite ambiance de fest-noz ». Des textes en français du Moyen-Age seront chantés tout comme des récits en breton de la poétesse Anjela Duval décédée en 1981 à Lannion ou de Claire Trévien, jeune poétesse de Pont-L’Abbé.
« Il y a encore quelques jours, comme en janvier, j’étais très inquiet, reconnaît l’artiste avec simplicité. Et j’ai eu comme un choc quand on démarré les répétitions. J’étais trop content. Les musiciens sont splendides. J’ai compris qu’on était prêt. »
Ce concert unique devrait d’ailleurs servir de répétition générale à la 3e édition du Festival Daniou du 7 au 24 août prochains à Dinard et Saint-Briac. « Rien n’est encore sûr mais nous pourrions notamment jouer dans un cloître », annonce passionné le compositeur new yorkais.
Une certitude cependant pour le petit-fils du charpentier. Son grand-père bien que disparu en 1995 ne sera pas très loin. « Découverte totalement incroyable autant qu’inattendue, s’étonne encore Simon. Je me trouvais en Bretagne il y a un mois et avec l’aide de ma famille, j’ai retrouvé dans une cinémathèque un film de 20 mn tourné sur mon grand-père et ma grand-mère, Lucile. Nous disposons de peu de photos de lui comme de tous les deux. Par cette vidéo, on peut découvrir des détails de sa personnalité. On le voit notamment confectionner du pâtée pour un pique-nique. C’est très amusant. Il sera un peu avec moi mardi soir même si en fait, je le retrouve toujours un peu partout ».